Chronique #53 : Les Radley

Les Radley

Auteur : Matt Haig

Editions France Loisirs

Prix : 13^e (prix adhérent)

Résumé :

Ils n’ont qu’une addiction : le sang.

Mais depuis plus de vingt ans, ils ont décidé de renoncer

à leur pêché mignon et de se désintoxiquer. Pas facile

d’être un vampire urbain au XXIe siècle !

Dans une banlieue british tout ce qu’il y a de plus

respectable, la famille Radley essaye désespérément de

se comporter comme « des gens normaux ».

Mais des vampires de souche peuvent-ils définitivement

refouler leurs désirs et leurs instincts ? Pas sûr…

Mon avis :

                Cela faisait quelques temps que j’avais repéré ce roman chez France Loisirs, et la date buttoir de l’achat arrivant, je me suis décidé à l’acheter, brisant ainsi mon challenge je vide ma PAL. Mais bon, aussitôt acheter aussitôt lu ! Et je ressors satisfaite de cette lecture !

                A la base, j’avais peur d’une énième histoire de vampire un peu gnian gnian, mais heureusement Matt Haig nous offre ici un roman sur les vampires avec un regard nouveau et différent, et expose ainsi, à travers cette famille atypique, notre société.

                On retrouve des personnages simples, en apparences, qui cachent tous plus ou moins des secrets qui se révèlent peu à peu, créant une toile de liens. L’action se déroule sur quatre jours, seulement quatre, et monte en tension, en puissance au fur et à mesure du récit. Dans les derniers chapitres, je ne m’attendais pas à une telle intensité, et encore moins à dévorer avec autant d’avidité ce roman.

L’intrigue en elle-même est très prenante : les enfants Radley ignorent qu’ils sont des vampires, et ont toujours vécus dans le mensonge. La famille tente d’être normale, et y parvient à peu près. Pourtant, un jour, Clara découvre par hasard sa vraie nature. C’est alors la folie : Que faire du corps ? Que dire aux enfants ? Qui appeler ? Malgré les interdictions de sa femme, Peter appelle son frère Will, est un a-croc du sang. Ensuite tout dérape, et on se retrouve embringué dans cette histoire.

                Paraître normal.  C’est un peu le mantra de la famille Radley, où même si les enfants ignorent leur nature, chacun tente de mener une vie normale. Mais qu’est-ce que c’est qu’être  normal ? Pas boire du sang, c’est certains ! Alors, la famille abstinente fait une cure de viande, histoire de ne pas trop dépérir. Pour Rowan et Clara, les deux enfants de la famille, cette normalité est difficile à trouver, surtout pour Rowan, qui est renfermé, timide et sensible. A travers cette histoire de vampire, l’auteur nous présente pourtant deux adolescents qui essayent de s’intégrer. On y voit aussi les premières tentations (pour Rowan et sa sœur, goûter au sang ou résister). On voit aussi une société où le paraître est important, surtout dans le village british un peu stéréotypé où vivent les Radley. Le regard des voisins, le regard des autres, et celui qu’on a de soi-même.

                Je me suis plus attaché aux personnages adultes du roman qu’aux deux jeunes. Helen, qui vit hantée par les souvenirs, et étouffée par les secrets m’a vraiment semblé touchante. Elle fait tout pour protéger ses enfants, et la vie qu’elle a peiné à construire. Peter aussi, vit dans le passé, résister au sang lui est plus difficile, tant il se souvient des nuits d’ivresse. Will lui est un personnage difficile à cerner, pourtant j’ai apprécié le voir se dévoiler au fur et à mesure, montrer différentes de ses facettes, les mauvaises comme les bonnes (même si elles sont très rares).

                Pour conclure, j’ai beaucoup apprécié ce roman : la tension et les mystères sont palpables jusqu’aux bout, les personnages sont attachants et l’intrigue est prenante. L’ écriture de Matt Haig est fluide, entraînante et nous fait entrer totalement dans l’histoire.

                 

***

Même si j'ai enfreint mon régime, ça fait quand même un livre en moins dans ma PAL ;)