Chronique #78 : Les Sentinelles du Futur

Les Sentinelles du Futur

Auteur : Carina Rozenfeld

Chez Syros

Prix : 16,50^e

Résumé :

2359, la Terre est à l’agonie. Les erreurs passées de l’humanité l’ont menée au seuil de sa propre disparition. Pourtant, à New York, au sein d’une organisation appelée l’Académie, une poignée de femmes et d’hommes travaillent tous les jours pour tenter de soigner la planète moribonde. Car les Sentinelles du Futur l’ont vu : dans 300 ans, tout ira mieux, le monde sera sauvé, grâce aux Sphères Blanches. D’où viennent-elles ? C’est la seule question à laquelle les hommes, qui voyagent dans l’avenir grâce à un vortex temporel n’ont pas de réponse. Elon a 16 ans, il est étudiant à l’Académie, en formation de pilote, et il possède un don : celui d’anticiper l’avenir de quelques minutes. Le jour où il va devenir lui-même une Sentinelle du Futur, sa vie va basculer. C’est dans une époque où il est déjà mort depuis longtemps qu’il va rencontrer l’amour, et partir à la rencontre de son propre destin… Un destin inimaginable et qui pourrait sauver la Terre, à toutes les époques…

Mon avis :

Mêlant voyage dans le futur et conscience écologique, Carina Rozenfeld soulève dans Les Sentinelles du Futur des interrogations quant à notre façon de traiter la planète tout en nous plongeant au cœur d’un récit de science-fiction captivant !

Le récit s’articule autour de deux époques séparées l’une de l’autre de 300 ans et reliées par un tunnel temporel. Ce tunnel est emprunté par les Sentinelles du Futur, ramenant du futur nouvelles, objets et anecdotes. Pourtant, un jour les nouvelles sont mauvaises. 300 ans dans le futur, la planète terre est attaquée par une force invisible. Une question cruciale ébranle alors les Sentinelles : intervenir ou non ? 

On suit ces évènements auprès d’Elon, jeune prodige aux capacités exceptionnelles dont celle de prévoir l’avenir proche. A 16 ans, il rêve d’emprunter lui aussi le tunnel. Tout se précipite lorsque le chaos s’abat dans le futur et le voilà projeté dans une autre époque, un monde nouveau. 

Régulièrement, on plonge dans le futur à travers les écrits de Nuts, orpheline depuis l’attaque. La jeune fille consigne ses pensées et ses sentiments dans un journal intime, véritable journal de bord de la situation en 2659. Alors que 300 ans les séparent, Nuts et Elon sont déjà liés sans s’être rencontrés. Lui a vu son vidage bouleversé lors d’une conférence. A elle, on a promis qu’il viendrait pour elle. Malgré leurs différences, Elon et Nuts se comprennent, se soutiennent. 

La terre dans laquelle vit Elon est apocalyptique, délabrée et toxique. Pourtant, poussé par l’Espoir, ceux qui travaillent à l’Académie s’accrochent. Malgré les pluies acides et les protestations des populations ne croyant plus à cette vie meilleure promis par les Sentinelles. Jusqu’aux dernières pages, l’avenir reste incertain, autant pour le présent que pour le futur. 

L’auteur remet ici en cause notre façon de vivre et de surexploiter notre planète sans pour autant tomber dans le moralisateur (ou très peu). C’est aussi une véritable leçon de vie et de courage. D’espoir et solidarité. D’amour et d’amitié.  Avec une plume fluide et délicate, que j’ai pourtant trouvé moins lyrique et moins touchante que dans Phaenix, Carina Rozenfeld trouve les mots justes pour nous plonger dans ces mondes futuristes, dans les méandres de son imagination. 

Pourtant j’ai parfois trouvé quelques longueurs au court du récit. Je pense donc que ce roman s’adresse à un public légèrement plus jeune (collège). Cela ne m’a pas empêché de passer un très bon moment au cours de cette lecture. Merci à Syros pour cette belle découverte !

A un moment, il y eut le silence. Toutes les voix se turent. Vous imaginez, toutes les voix de tous ceux que vous aimez, leurs murmures, leurs rires, les conversations qui ont fait partie de votre vie pendant quinze ans qui s'éteignent ?

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