Nox
Ailleurs [2]
Auteur : Yves Grevet
Editions : Syros
Prix : 16,90e
4e de couverture :
Un héros condamné aux
travaux forcés dans la forêt pourrissante,
dont nul n’a jamais pu s’échapper.
Une jeune fille
enceinte qui attend le retour du garçon qu’elle aime
et se voit proposer un
effroyable marché.
Deux amis devenus
ennemis, à qui il a manqué le temps de s’expliquer.
Une adolescente de la
ville haute qui devient agent double contre son gré.
Des personnages qui
se croisent sans toujours se reconnaître et,
tout au bout du chemin, l’espoir d’une
vie meilleure…
Mon avis :
J’avais
beaucoup aimé le premier tome de Nox, Ici-bas
– ma chronique ici !- et c’est avec joie que j’ai replongé dans le monde
mis en place par Yves Grevet.
J’ai
retrouvé ce qui m’avait plu dans le premier volet de cette duologie, à
commencer par les personnages et l’alternance des points de vue. Après un bref
résumé de la situation des trois protagonistes principaux à la fin du premier
tome, Ludmilla, Lucen et Gerges, on replonge directement là où l’on avait laissé
l’intrigue. Ludmilla, vivant dans la ville haute, doit affronter son père, cet
homme à propos duquel on sait si peu, et se racheter auprès de lui. Mais en
est-elle réellement capable ? Gerges, lui, toujours dans la milice des
Caspistes ne pense qu’à sa vengeance. Et Lucen, celui que tout accuse à tort,
espère retrouver et sauver ceux qu’il aime.
Ici
encore, l’alternance des points de vue a été un véritable plus. Selon le passé
et les convictions du personnage qui narre un chapitre de son histoire, on la
percevra bien différemment. Cela apporte une vue plus large de la situation, et
d’avoir bien en tête les sentiments de chacun. Dans ce tome, un nouveau
narrateur s’ajoute au trio originel : Firmie, la compagne de Lucen, qui
prend, dans ce tome, de l’importance. Même si, comme lors du premier tome, ces
changements m’ont parfois un peu déstabilisé, cela constitue une des grandes
forces du roman.
Une
autre est, pour moi, l’attachement que je porte aux personnages. Firmie a été une
véritable surprise dans ce tome. Comme je le dit plus haut, elle prend de l’importance,
alors qu’on ne l’avait vraiment suivit qu’à la fin d’Ici-bas. Enceinte, elle
doit se terrer dans l’appartement en 718.63 où Lucen la laissé avant de partir
et de se faire arrêter. Un appartement où elle n’est pas réellement en sécurité.
Avec la réserve d’argent laissé par Lucen et sa grossesse qui avance, la
présence du furtif qui l’héberge se fait de plus en plus menaçante.
Le
bien et le mal se jouxtent, les liens se font et se défont. Les destins se
croisent avant de s’éloigner à nouveau. De l’aide surgit de là où l’on en
attendait le moins et de surprenantes trahisons, d’autant plus douloureuses
surviennent. L’action, terriblement bien menée, fait que l’on lit le roman d’une
traite, avide de connaître la suite des aventures des protagonistes. Impatient et inquiet de connaître le dénouement final de cette duologie fascinante.
.
Le
tout se déroule toujours dans ce monde cruel où la vie de ceux d’en bas ne
semble pas avoir beaucoup de valeur pour les riches habitants de la ville
haute. En plus de ses deux lieux découverts lors du premier tome, l’auteur
introduit la forêt pourrissante. C’est là-bas que Lucen doit effectuer sa peine :
tenir six mois, puis être condamné à mort. Les gaz, le brouillard, cela semble
être une prison bien pire que tout ce à quoi Lucen aurait pu s’attendre.
Néanmoins, une entraîde va surgir, des amitiés vont se lier là où les
prisonniers passent sans rester ni survivre bien longtemps. Et Lucen saura se
faire accepter, tentant d’améliorer des conditions de vie si difficiles.
Pour
conclure, Nox est une belle gifle qui nous pousse à réfléchir, sur de nombreux
sujets : la pollution, les inégalités… Mais toujours en véhiculant un
merveilleux message d’espoir, car même dans les moments les plus sombres, on n’oublie
pas l’ « Ailleurs » tant espéré.
Merci aux éditions Syros pour cet envoi !
***
10/35 livres lus
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