27 mai 2013

Chronique #66 : Doglands

Doglands

Auteur : Tim Willocks
Editions Syros
Prix : 16,90e
Résumé :

Ses muscles se lancèrent dans un double galop. Ses coussinets martelaient la roche. Son sang de lévrier lui donnait vitesse et puissance. Son sang de chien-loup, endurance et courage. Au lieu de se sentir plus faible, il se sentait plus fort. Et alors il comprit quelque chose d'extraordinaire. Même si le tunnel était noir comme une nuit sans étoiles, et alors même qu'il courait à toute vitesse, il ne se heurtait pas aux parois qui n’étaient qu’à quelques centimètres de lui. Furgul ne savait pas pourquoi. Il ne faisait que courir. Puis un vent étrange souffla, venu du tunnel derrière lui. Et - comme si un fantôme avait chuchoté à son âme - Furgul entendit l'appel des Doglands.

Mon Avis :

J’avais acheté Doglands lors du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil en décembre dernier, mais ne l’ai lu qu’il n’y a très peu de temps. A la fin de ma lecture, je me suis dit que je n’aurais pas dû attendre si longtemps, car si un livre m’a marqué récemment, c’est bien lui ! Néanmoins, j’ai mis quelques temps à trouver les mots à mettre sur mon ressenti.

Le point le plus surprenant du roman est – à mon avis – également son plus grand point fort. Et ce point, c’est Furgul. Ce héros atypique et surprenant, un héros qui a du chien, sans mauvais jeu de mot (ou peut-être un peu). Le roman commence dès la naissance de Furgul et de ses trois sœurs, tous trois bâtards croisés lévriers et chien loup. C’est ce croisement, cette richesse génétique qui va être une source de danger pour les jeunes chiots, dans un monde où la vie des lévriers ne tiens qu’à un fil ténu entre les mains des hommes.


Cette relation de l’homme à l’animal, du maître au compagnon, de l’oppresseur au sauvage qui est exploré. Les rôles sont ici inversés, un narrateur externe nous introduit à tous les sentiments de Furgul, un chien, à sa vision du monde humain dont sa connaissance est limitée au lieu de sa naissance : la fosse de Delbone. Effroyable élevage de lévriers purs race voués à la course. Sa connaissance des humains est dès lors aussi limitée à Delbone, un homme cruel et violent. Et sa vision des hommes, sa compréhension est dès lors différente de ce que l’on trouve ailleurs. En effet, l'homme ne communique pas ici : « Il gémit ! Il s'excuse! Il s'énerve ! ». Du moins, c’est ainsi que le ressent Furgul. Mais par la suite, tout le long de ce roman initiatique, où le chiot grandit, se cherche, découvre la vie, le monde et goute à la liberté, il va affronter de nombreuses épreuves tout en rencontrant divers personnages, chiens comme hommes, bons comme mauvais.

Il se présente à lui des choix: s’enfuir comme le lui dit sa mère, vivre comme un animal de compagnie auprès des humains, courir les sentiers à la recherche des Doglands, fouler les traces de son père. L’écriture de l’auteur est aussi touchante qu’addictive et les actions, bien menées s’enchaînent poussant le lecteur toujours plus en avant dans l’aventure de Furgul.


A la fois sauvage et poétique, ce livre prônant les valeurs de la liberté pose également de justes questions quant au bien-être de nos compagnons. C’est un roman cruel parfois, où l’horreur des Hommes m’a effrayé, onirique à la recherche des Doglands, mais aussi terriblement touchant, lorsque les liens se forment, ou qu’une humaine semble pouvoir racheter les fautes de ses congénères. Un message universel à mettre entre toutes les mains à partir d’une douzaine d’années.

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11/35  livres lus

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