Ce qu’ils n’ont pas
pu nous prendre
Auteur : Ruta
Sepetys
Edition :
Gallimard Jeunesse
Prix : 14e
Résumé :
Lina, quinze ans, est une jeune Lituanienne
comme tant d’autres. Elle vit une vie parfaitement normale à Kaunas avec sa
famille jusqu’au jour (ou plutôt à la nuit) où tout bascule. Le 14 juin 1941, elle est arrachée de son
foyer par le NKVD. Elle est ensuite déportée en Sibérie, avec son petit frère
Jonas et sa mère, et d’autres lituaniens. Beaucoup ne survivront pas à ce
terrible voyage. Et ceux qui restent ne connaissent pas un sort meilleur :
travailler dans des conditions extrêmes, lutter pour survivre… Pourtant Lina
tient bon, et elle n’est pas la seule. Andrius, dix-sept ans, semble lui aussi bien
décidé à s’en sortir.
Mon avis :
J’ai vraiment adoré Ce qu’ils n’ont
pas pu nous prendre ! C’est un très beau roman, poignant, bouleversant.
Comme
tous les romans de Gallimard Jeunesse, celui-ci a bénéficié d’une très bonne
promotion ! Je l’avais donc repéré avant sa sortie et je dois dire qu’il
me plaisait bien : la couverture est belle, le titre est chouette, et le
thème intéressant (surtout pour moi qui adore l'histoire). Ce livre m’intéressait en tout point. Donc, dès sa sortie, j’ai
foncé à la librairie pour l’acheter !
J’ai
apprécié le fait que l’on découvre une partie encore méconnue de l’histoire avec ce roman.
En effet, beaucoup de livres sur la seconde guerre mondiale existent, dont une
partie traitent des camps de concentration allemand. Or, dans Ce qu’ils nous
pas pu nous prendre, ce sont les déportations des habitants des pays Baltes,
sous l’occupation de l’URSS de Staline don il est question. Cela apporte un
aspect neuf aux romans historiques sur cette période, et nous fait découvrir
une partie méconnue de l’Histoire.
Ce
qu’ils n’ont pas pu nous prendre est un roman fictif basé sur des témoignages de personnes ayant vécues ces
déportations en Sibérie. L’auteur, d’origine
Lituanienne s’est rendu deux fois sur places, afin de faire des recherches.
L’histoire
de Lina est racontée de façon très crue parfois. Mais pourtant, dans ce monde
plein de haine et de violence, elle continu à garder espoir. Espoir de revoir
son père, de qui elle a été séparée lors de la déportation, par exemple. Pour
cela, Lina dessine. Elle dessine ce qu’elle voit, pour l’envoyer à son père et
qu’il puisse
la retrouvé. Elle dessine également pour elle-même, pour tenir
dans cet univers injuste. Le roman est parsemé de souvenirs divers, ce qui nous
en fait découvrir plus sur la Lina d’avant la déportation.
Je
n’ai jamais lu de livre aussi poignant et marquant, mais surtout où la réalité,
si dure, est livrée telle quelle, sans tentative pour l’estompez. Durant tout
le roman, on suit Lina qui traverse bon nombres d’épreuves : l’arrestation
en pleine nuit, sans explications aucunes (la première phrase du roman est déjà
terrible : « Ils m’ont arrêtée en chemise de nuit »), la
séparation, le voyage dans des conditions insoutenables : « L’odeur
de la chaire tombant en pourriture était
devenue insupportable dans le wagon surchauffé », le travail difficile, la
faim, la maladie et tant d’autres horreurs… Pourtant, il reste toujours de l'espoirs et de l'amour, même dans les moments les plus sombres.
J’ai
beaucoup apprécié les personnages, à commencer par Lina et sa famille, qui est
forte et courageuse, mais aussi douce. Sa mère Elena, qui fera tout pour sauver
ses enfants. Jonas, l’adorable petit frère. Mais également les autres
personnages : Andrius, qui sera là tout au long de l’histoire pour
soutenir Lina, sa mère, qui endure
tellement de choses, le chauve, qui malgré ses protestations et son caractère
ronchon, n’est pas si horrible que ça, Ona et sa toute petite fille qui n’ont
malheureusement pas survécus au voyage,
Madame Rimas, Kretzky et l’homme à la montre, tous héroïque à leur
façon.
Pour conclure, je dirais que je ne regrette pas le moins du monde cette lecture. Certes,
elle m’a marquée par sa dureté. Alors oui, je n’ai pu retenir mes larmes, mais
elle m’a ouvert les yeux sur une partie de l’Histoire qui m’était totalement
inconnue. Le roman transmet le souvenir des Baltes qui on tout perdu avec ces déportations,
et ,qui même après la libération des camps de travails, ont été traités comme
des criminels, obligés de vivre dans des zones strictement délimitées et
surveillées par le nouveau NKVD : le KGB.
et l'interview de l'auteur par Gallimard Jeunesse