Nox
Ici-Bas
Auteur : Yves Grevet
Editions Syros
Prix : 16,90e
Résumé :
La ville basse enveloppée d’un
brouillard opaque - la nox -, plongée dans l’obscurité.
Des hommes contraints de marcher ou
de pédaler sans cesse pour produire de
la lumière.
Une société codifiée, régentée par
une milice toute puissante.
Des amis d’enfance qui s’engagent
dans des camps adverses.
Un héros qui se bat pour épouser
celle qu’il aime.
Une jeune fille qui vit dans la
lumière, prête à tout pour retrouver la femme qui l’a élevée.
Mon avis :
J’ai acheté
Nox un peu sur un coup de tête, après une ‘discussion’ avec mon père qui me
reprochait de lire tout le temps les mêmes choses. En voyant la couverture dans
ma librairie, je me suis souvenue que Lucille de La Ronde des livres en avait parlé
sur son blog, et en parcourant le résumé, j’ai craqué.
J’ai été happée par ce roman, par
l’ambiance. Entraînée au cœur de la vie des personnages sans pouvoir, ni
vouloir m’en détaché. C’est un gros coup de cœur pour moi, un récit touchant et
profond.
Même si j’ai eu du mal à m’imaginer
une ville constamment plongée dans l’obscurité, je me suis faite à l’horreur de
la situation. Dans la ville basse, le lieu de vie définit votre classe sociale.
Plus vous êtes proche du fond -100 m-, plus vous êtes pauvres. Au contraire, si
votre altitude n’est pas trop mauvaise, vos conditions de vie s’en
ressentent : moins de brouillard, moins de gaz…
Dans la ville haute, où vit Ludmilla,
pas besoin de pédaler pour avoir de l’électricité, il suffit de presser un
interrupteur. L’air y est respirable sans aucun problème, et l’espérance de vie
est nettement plus longue.
Le monde d’en bas est clairement
horrible, mais vient s’y ajouter de nombreux conflits : différents partis
s’affrontent, tous ayant des convictions très marquées et opposées, et n’hésitant
pas à utiliser la violence. Comme tous, Lucen et Gerges ainsi que leurs amis
d’enfance, doivent faire un choix au seuil de leur vie d’adulte. Quel parti
rejoindre ? Les Coivistes -chacun où il veut- ou la milice Capiste –Chacun
à sa place- ? Ce qui n’avait
toujours été qu’un sujet tabou devient vite un véritable problème :
peut-on faire la part des choses entre ses devoirs et ses amis ?
J’ai vraiment apprécié voir les trois
héros, Lucen, Gerges et Ludmilla, évoluer tout au long du récit. Ils prennent
conscience de certaines choses et font des choix qui marquent à jamais leur
existence. Même si, je dois l’avouer, j’ai eu un peu de mal à savoir qui était
le narrateur parfois. En effet, on alterne le point de vue des trois jeunes
gens, et, parfois, on suit une action avec l’un, pour revenir dessus un peu
plus tard, selon un autre. Cela m’a donc légèrement embrouillé. Pourtant, c’est
un choix d’écriture qui m’a bien plu : on découvre le monde sous toutes ses
coutures, à travers le regard de trois jeunes très différents.
Celle qui m’a le plus touché est
Ludmilla. Elle ignore beaucoup de chose au début : elle vit surprotégée dans sa
bulle de richesse, sans rien savoir du monde extérieur, et encore moins de
celui qui se trouve sous ses pieds. A travers les explications de sa
gouvernante, elle apprend, développe son esprit critique et sa curiosité. Quand
cette femme disparaît de sa vie, elle est bien décidée à la retrouver, et cela
la pousse bien plus loin qu’elle ne l’aurait pensé.
Lucen, qui reste quand même le
personnage central, est vraiment un personnage auquel je me suis attaché. Il
est honnête, fidèle et courageux. Bien qu’il soit tirailler entre les
directions divergentes prisent par ses amis, il fait toujours ce qu’il pense
juste.
Gerges est un personnage complexe qui
essaye de se faire son propre avis, coincé entre son père, chef de la milice Capiste
et sa loyauté envers ses amis. C’est un jeune homme sensible et tourmenté qui m’a
beaucoup ému.
J’ai vraiment été happée dans cet
univers sombre et cruel, entraînée dans la vie des personnages, et j’ai eu du
mal à me détaché du roman avant de l’avoir terminé. C’est un véritable coup de cœur
et je suis d’ors et déjà impatiente de me plonger dans la suite !
" Ne pas avoir à faire de choix, ça évite d'en faire des mauvais."
***
1/35 livres lus
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