Chronique #18 : Quand souffle le vent du nord

Quand souffle le vent du nord

Auteur : Daniel Glattauer

Edition : Le Livre de poche

Prix : 6, 90^e

Résumé :

Un homme et une femme.

Ils ne se connaissent pas mais échangent des mails jusqu’à devenir accros.

Jusqu’à plus ne pouvoir se passer l’un de l’autre, sans se rencontrer pour autant…

Savoureuse et captivante, cette comédie des mœurs explore avec finesse et humour la naissance du sentiment amoureux.

Mon avis :

                Quand souffle le vent du nord est le premier roman épistolaire que je lis. J’étais un peu sceptique au début : j’aime bien connaître les pensées des personnages. Pourtant, je ressors absolument conquise de cet échange extraordinaire.

                Je ne peux pas dire que j’ai accroché avec les personnages, car ils m’ont tour à tour déçu, déplu… Mais je dois avouer que cela les rends d’autant plus réels, authentiques, à travers ce dialogue virtuel. Emmi m’a souvent agacée au début, ayant des réactions étrange, mais pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’attendre la suite de leurs échanges. Je me suis prise au jeu, j’ai été également frustrée, lorsque les mails de Leo n’arrivait pas, irritée, lorsque ses réponses n’était pas satisfaisante. Leo, lui, était plus … Fidel à lui-même, moins surprenant, ou alors, lorsqu’il l’était, c’était en bien. Pourtant vers la fin… Aaaaargh ! Je l’aurais frappé !

                Par contre, j’ai trouvé l’histoire en elle-même brillante. 



        Écrite avec justesse, tellement de réalisme : on y croyait ! Tout commence par une simple faute de frappe : une maladie chronique du « Ei ».  En voulant envoyer une demande de résiliation à son abonnement au magazine Like, Emmi Rothner glisse un e dans l’adresse du magazine, changeant ainsi totalement le destinataire de l’e-mail. Celui-ci la corrige, elle le remercie. Nous en somme page 9. Et tout pourrait se terminer, ou plutôt rien ne pourrait commencer. Sauf que voilà : le hasard, la chance ou le destin en remet une couche : nouvelle erreur de la part d’Emmi, qui envoie un mail groupé de Joyeux Noël et bonne année à tout son répertoire, et à Leo. Des excuses, et des au revoir polis. Et encore une erreur, un mail pour le magazine Like…

                Et c’est là qu’un échange délicieux commence, chacun  appréciant les mails de l’autre. Puis au fil des jours, des mails, chacun  se voit attendre un peu plus impatiemment les mails de l’autre.  Pendant plus d’un an, ils deviennent accros l’un à l’autre, ne peuvent plus s’empêcher de se parler, ne serait-ce que par mail.  On ne connaît Leo et Emmi que par leur échange, mais à travers leurs mots, on sent vraiment la naissance, puis l’évolution des sentiments qu’ils ressentent l’un pour l’autre. D’abord de l’amitié, puis plus ?

                Ils ne se rencontrent pas, ou du moins, pas vraiment. Ils ne tirent pas non plus un trait sur le reste de leur vie, bien que leur échange les consume, eux, leurs temps, et accapare leurs pensées. Cette dépendance se sent dans leurs propos, leur façon de se parler, le (peu) de temps qu’ils mettent à répondre aux e-mails de l’autre, créant une dépendance chez le lecteur, également. Et la fin… Quelle fin ! Tout au long du roman, je me suis demandé : Comment est-ce que cela va finir ? Vont-ils se rencontrer, se plaire, ou se déplaire, ou bien continuer à se consumer pour un personnage virtuel ? Mais je ne m’attendais pas du tout à la façon dont les choses ont tourné ! J’ai donc vraiment hâte de lire la suite, La septième vague !

                Je voudrais remercier Sarah, de m’avoir prêté ce livre.  Je ne me serais jamais dirigée vers cette lecture sans elle ! Je voudrais aussi la remercier de ne m’avoir expliqué pour le titre, Quand souffle le vent du nord, car effectivement tout s’explique …

                Je suis donc conquise par ce roman épistolaire peu classique. Ses personnages très travaillées, très réalistes. Cette romance virtuelle, addictive : tout y est pour passer un très bon moment.