Toi qui as la clé …
Auteur :
Sarah Dessen
Editions :
Pocket Jeunesse
Prix :
18,50e
Résumé
La Famille, qu’est-ce que c’est ?
Ca, Ruby ne le sais
pas vraiment. Parce que depuis dix ans, sa famille a elle se résume à sa mère.
Sauf que voilà, un jour, elle se retrouve toute seule, vraiment toute seule.
Pour Ruby, pas de
problème : Plus que quelque mois à tenir, et elle sera majeur, et libre de
vivre seule.
Pourtant, tout ne se
passe pas comme prévue, et Ruby se retrouve chez sa sœur, qu’elle n’a pas revue
depuis dix ans.
Et si, malgré ses
réticences, sa définition de la famille s’en trouvait bouleversée ?
Mon avis :
Les
romans de Sarah Dessen sont souvent construits de la même manière. Toi qui as
la clé… n’échappe pas à la règle. On pourrait donc croire qu’une fois qu’on en
a lu un, on les a tous lu ? Et bien non ! L’auteur réussi avec brio à
créer de nouveaux personnages, avec des passés et des caractères atypiques, et
nous plonge dans leur vie. Et chaque fois, ça marche, je sors de ces lectures
très agréables avec le sourire.
Même
si les situations familiales des héroïnes de Sarah Dessen sont souvent
spéciales, ici, elle est carrément chaotique ! La mère de Ruby fugue deux
fois avant de partir pour de bon. Heureusement, Ruby est très courageuse :
elle tient deux mois seule avant que les proprios ne s’en aperçoivent et appellent les services
sociaux. J’ai été bluffée : deux mois ! C’est hyper long, mais
pourtant, Ruby tiens bon.
Alors
d’accord, des fois, elle m’a énervée, à être sur la défensive en permanence, à
refuser la moindre aide extérieur. Mais
Ruby a un bon fond, et les gens changent ! Elle aussi. Elle commence donc
à s’habituer à sa nouvelle vie. Je la
trouve d’ailleurs très courageuse, car pour elle, cela change du tout au tout,
et par-dessus le marché, ce qu’elle avait toujours cru se révèle être un vaste
mensonge.
J’ai
beaucoup apprécié, ici encore, les personnages secondaires. Ben, naturellement, qui cache bien des
secrets derrière son air d’éternel pessimiste, et qui va beaucoup aider Ruby. Cora,
la sœur de Ruby, qui malgré une longue absence, s’avère être toujours la même.
Jamie (il m’a fait trop rire des fois !), le beau-frère de Ruby, plein de
vie et toute sa famille, la tribut Hunter. Et Roscoe, le chien qui a la phobie
des fours. Harriet, l’éternelle stressée et Reggie, qui ne jure que par les
vitamines. Mais aussi Olivia et Gervais, deux amis inattendus.
J’ai
beaucoup aimé la dimension du projet d’anglais. Ruby doit définir un mot en
demandant aux personnes de son entourage. Elle tombe sur le mot famille. Pour
elle, la famille, ce n’est rien de très positifs, mais au contact des gens elle
va comprendre que ce n’est peut-être pas si mal que ce qu’elle s’imagine…
« Tout le monde sait ce qu’est la
couleur bleue, mais chacun utilisera un mot différent pour la décrire en
détail : l’océan, le lapis lazuli, le ciel, les yeux de quelqu’un. Nos
définitions étaient aussi différentes et
nombreuses que nous l’étions… »
Toi
qui as la clé… Est un roman plein de vie, avec son lot de joies, de peines, de
secrets et de choix. C’est aussi un chemin, long et difficile, mais que Ruby
parcours avec beaucoup de courage et avec l’aide de nombreuses personnes, par
ce qu’avoir besoin des autres, en fin de
compte, c’est facile. C’est aussi naturel que de respirer, mais quand les
autres ont besoin de vous, alors là c’est une autre histoire. Parce que la
vérité, c’est qu’il est cent fois plus difficile d’être là et de donner. Et
pourtant, donner et recevoir, aider et accepter de l’aide, ça va ensemble. L’un
n’existe pas sans l’autre. C’est comme les maillons pour former une chaîne. La
bonne clé, pour la bonne serrure.
« Ce qu’est une famille ?
D’abord, c’est un
sentiment d’appartenance. Que vous soyez bon ou mauvais, qu’on vous accepte
totalement ou qu’à moitié, la famille sera toujours là, et ne vous lâchera pas,
quoi qu’il arrive. Ca n’est pas qu’une question de chromosomes ou de liens du
sang, c’est quelque chose de plus et intense et de grandiose. Cora avait eu
cent fois raison. On a plusieurs familles. Pour commencer, la famille où on
naît. Ensuite les familles que l’on crée au cours de sa vie : avec ses
amis, ses amoureux, ou même des inconnus. Aucune n’est parfaite, d’ailleurs personnes
ne s’attend à y trouver la perfection. On ne peut pas non plus imposer aux
autres sa propre vision des choses et de la vie. Le secret, c’est de prendre ce
qu’on vous donne et d’en faire quelque chose pour se construire un
monde. »
« J’avais
envie de lui demander sa définition de la famille, mais quand je la vis passer
l’index sur les visages, je me dis que j’avais déjà la réponse. Tous ces noms,
c’était comme les perles d’un collier. Réunies mais séparées, et formant
néanmoins une famille pour toujours. »
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