7 mai 2012

Chronique #23 : Toi qui as la clé



Toi qui as la clé …
Auteur : Sarah Dessen
Editions : Pocket Jeunesse
Prix : 18,50e

Résumé

La Famille, qu’est-ce que c’est ?

Ca, Ruby ne le sais pas vraiment. Parce que depuis dix ans, sa famille a elle se résume à sa mère. Sauf que voilà, un jour, elle se retrouve toute seule, vraiment toute seule.
Pour Ruby, pas de problème : Plus que quelque mois à tenir, et elle sera majeur, et libre de vivre seule.
Pourtant, tout ne se passe pas comme prévue, et Ruby se retrouve chez sa sœur, qu’elle n’a pas revue depuis dix ans.
Et si, malgré ses réticences, sa définition de la famille s’en trouvait bouleversée ?

Mon avis :

                Les romans de Sarah Dessen sont souvent construits de la même manière. Toi qui as la clé… n’échappe pas à la règle. On pourrait donc croire qu’une fois qu’on en a lu un, on les a tous lu ? Et bien non ! L’auteur réussi avec brio à créer de nouveaux personnages, avec des passés et des caractères atypiques, et nous plonge dans leur vie. Et chaque fois, ça marche, je sors de ces lectures très agréables avec le sourire.



                Même si les situations familiales des héroïnes de Sarah Dessen sont souvent spéciales, ici, elle est carrément chaotique ! La mère de Ruby fugue deux fois avant de partir pour de bon. Heureusement, Ruby est très courageuse : elle tient deux mois seule avant que les proprios  ne s’en aperçoivent et appellent les services sociaux. J’ai été bluffée : deux mois ! C’est hyper long, mais pourtant, Ruby tiens bon.

                Alors d’accord, des fois, elle m’a énervée, à être sur la défensive en permanence, à refuser la moindre aide extérieur.  Mais Ruby a un bon fond, et les gens changent ! Elle aussi. Elle commence donc à s’habituer à sa nouvelle vie.  Je la trouve d’ailleurs très courageuse, car pour elle, cela change du tout au tout, et par-dessus le marché, ce qu’elle avait toujours cru se révèle être un vaste mensonge.

                J’ai beaucoup apprécié, ici encore, les personnages secondaires.  Ben, naturellement, qui cache bien des secrets derrière son air d’éternel pessimiste, et qui va beaucoup aider Ruby. Cora, la sœur de Ruby, qui malgré une longue absence, s’avère être toujours la même. Jamie (il m’a fait trop rire des fois !), le beau-frère de Ruby, plein de vie et toute sa famille, la tribut Hunter. Et Roscoe, le chien qui a la phobie des fours. Harriet, l’éternelle stressée et Reggie, qui ne jure que par les vitamines. Mais aussi Olivia et Gervais, deux amis inattendus.

                J’ai beaucoup aimé la dimension du projet d’anglais. Ruby doit définir un mot en demandant aux personnes de son entourage. Elle tombe sur le mot famille. Pour elle, la famille, ce n’est rien de très positifs, mais au contact des gens elle va comprendre que ce n’est peut-être pas si mal que ce qu’elle s’imagine…

                « Tout le monde sait ce qu’est la couleur bleue, mais chacun utilisera un mot différent pour la décrire en détail : l’océan, le lapis lazuli, le ciel, les yeux de quelqu’un. Nos définitions étaient aussi  différentes et nombreuses que nous l’étions… »
               
                Toi qui as la clé… Est un roman plein de vie, avec son lot de joies, de peines, de secrets et de choix. C’est aussi un chemin, long et difficile, mais que Ruby parcours avec beaucoup de courage et avec l’aide de nombreuses personnes, par ce qu’avoir besoin des autres, en fin de compte, c’est facile. C’est aussi naturel que de respirer, mais quand les autres ont besoin de vous, alors là c’est une autre histoire. Parce que la vérité, c’est qu’il est cent fois plus difficile d’être là et de donner. Et pourtant, donner et recevoir, aider et accepter de l’aide, ça va ensemble. L’un n’existe pas sans l’autre. C’est comme les maillons pour former une chaîne. La bonne clé, pour la bonne serrure.

                « Ce qu’est une famille ?
                D’abord, c’est un sentiment d’appartenance. Que vous soyez bon ou mauvais, qu’on vous accepte totalement ou qu’à moitié, la famille sera toujours là, et ne vous lâchera pas, quoi qu’il arrive. Ca n’est pas qu’une question de chromosomes ou de liens du sang, c’est quelque chose de plus et intense et de grandiose. Cora avait eu cent fois raison. On a plusieurs familles. Pour commencer, la famille où on naît. Ensuite les familles que l’on crée au cours de sa vie : avec ses amis, ses amoureux, ou même des inconnus. Aucune n’est parfaite, d’ailleurs personnes ne s’attend à y trouver la perfection. On ne peut pas non plus imposer aux autres sa propre vision des choses et de la vie. Le secret, c’est de prendre ce qu’on vous donne et d’en faire quelque chose pour se construire un monde. »

                « J’avais envie de lui demander sa définition de la famille, mais quand je la vis passer l’index sur les visages, je me dis que j’avais déjà la réponse. Tous ces noms, c’était comme les perles d’un collier. Réunies mais séparées, et formant néanmoins une famille pour toujours. »
  
                    Et encore une fois, la couverture est trèèèèès jolie, toute en simplicité, mais reflétant bien le roman :) 

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